samedi 18 novembre 2017

Bilan général et perspectives

Voici venu le temps de clôturer cette aventure.

Comme toujours, la retombée dans le monde réel est difficile. Difficulté à retrouver un rythme, une place dans le monde. Alors que la place du voyageur est partout et nulle part, celle du citoyen est assignée, attendue, et il faut toujours faire un compromis entre les attentes extérieures et les siennes propres. Faire un pas de côté pour se sentir à sa vraie place.

Ce défi d'endurance et de "grimpe" était ambitieux. Ma préparation sommaire a vite montré ses limites. Mais elle m'a obligée à ralentir, à voir le monde, à échanger, à perdre du temps pour mieux gagner en vision, écoute et qualité d'échange.

Mon pari se transforme donc finalement en une double aventure, celle des plaines et celle des montagnes. Oui ! Je repars à l'assaut des contours de la France dès le mois de juin, munie de mes 3 porteurs : Joëlle pour les Alpes, et le couple Claude et Martine pour les Pyrénées. Munie également d'un vélo plus léger (encore à trouver) qui m'emmènera jusqu'aux cimes. Pour être au top de la préparation, je dois encore me procurer un home trainer, providence du sportif rétif à la pluie.

Dès le mois de janvier naîtra un nouveau blog. Il s'appellera "Des ailes ! L'ivresse de la sirène", un nom dont je vous conterai l'étonnante gestation. Sirène je suis, sirène je resterai, mais je deviendrai Sirène des cimes, un nom qui devrait me porter aux sommets sans difficulté. Valentin quant à lui restera mon brave compagnon de route au quotidien, que j'aurai toujours plaisir à retrouver dans la vie dite normale.

Je vous donne donc rendez-vous en janvier. On ne se quitte pas ! J'aurai besoin de votre soutien, plus que jamais !




mardi 31 octobre 2017

Et la santé, ça va ?

Le temps d'atterrissage dans la vie réelle est de plus en plus long. En attendant la construction de mon futur appartement, j'en suis au dixième point de chute depuis mon retour, c'est peut-être ça l'explication. Merci à tous mes généreux logeurs, famille et amis !

Bilan santé

Perte de poids : 3,2 kg pour 3200 km, soit 1 kg par 1000 km. Pas énorme pour autant d'efforts, me direz-vous, mais il ne faut pas oublier que la fonte de la graisse s'accompagne de production de muscle, plus lourd.

Comme d'habitude, j'ai établi avec l'aide de mon généraliste une comparaison entre l'analyse de sang d'avant et celle d'après. Observation : tous les taux sont légèrement améliorés (glycémie) voire fortement améliorés (acide urique : avis aux détracteurs de la bière quotidienne !), sauf le mauvais cholestérol qui a très légèrement augmenté (les frites ? les pizzas ? le comté ?) mais reste très acceptable.

Conclusion : faites du sport et vous ne souffrirez d'aucune maladie de civilisation !

Le manque de sommeil est peut-être ce dont j'ai le plus de mal à me remettre. Dormir dans un lit et un environnement différents tous les jours, puis toutes les semaines, une machine PPC de voyage plus bruyante, la surexcitation électronique du blog et des commentaires, tout cela n'aide pas à dormir profondément. Le remède ? Du repos, de la mélatonine pour remettre la pendule biologique à l'heure, du magnésium, de la vitamine D, et surtout, surtout un coucher à des heures de gallinacé. Voilà qui vous requinque une femme.

J'allais oublier : certains ont mis en doute le contenu de mes bidons, mais je confirme, la main sur le coeur, ils n'ont contenu que de l'eau. En revanche, je recommande le complément alimentaire nommé BION 3 Energie Continue (contenant notamment vitamine C, zinc, fer). Il m'a bien aidée l'après-midi, quand la torpeur gagne, à surmonter le petit coup de barre digestif.

Ne pas oublier non plus d'enfourcher Valentin à la première occasion. La petite route qui mène à la plage est un enchantement. Montées, descentes, virages dans un environnement de forêts, sans circulation (hors saison), c'est l'entraînement parfait par beau temps.

Dans un prochain article, je vous parlerai de l'entraînement par mauvais temps.


lundi 4 septembre 2017

Palmarès des rencontres

Les rencontres. Bien plus que la performance, c'est ce qui donne un sens à l'aventure. Laisser "advenir" les choses et les gens, rester ouvert, prendre le temps, regarder vraiment, absorber de tous ses sens ce monde toujours nouveau. Savoir changer ses plans, quitter ses habitudes, ses personnages. Se mettre à nu pour échanger "vrai".

J'ai eu beaucoup de chance cette fois-ci, peut-être aussi que j'apprends le métier  de vagabond.

Il y a eu Puyravault (Charente Maritime), chambre d'hôtes de rêve alliant confort et accueil, autour d'un vin maison qui savait si bien délier les langues ! En quelques instants, nous nous sommes livrés comme de vieux amis, nous étions juste bien dans l'instant et dans le lieu. Arrimés au présent et échangeant nos rêves.

Quelques jours après, à Landevant (Bretagne), je me suis retrouvée adoptée par "La Bonne Étoile", la chambre d'hôtes de Patricia et sa mère Rachel. J'étais comme la deuxième fille de la famille, celle qui revient au nid après des années de voyages et qu'on interroge avidement. Ajouté à la pizzeria bon enfant et à la joyeuse cave, ma soirée a fait le plein d'humanité régénérante.

Puis Douarnenez où Lauriane et Serge ont partagé leur passion voyages/vélo, tout en m'apprenant, entre bière et frites, que mon vélo était destiné de toute éternité à s'appeler Valentin, "pour favoriser les rencontres". Valentin, Valentin, comment ne t'avais-je pas reconnu ? Tu as pris ta mission très au sérieux, car quelques jours après...

Saint Floxel, le Nombril du Monde. Tout est parti de la chambre d'hôtes "Les Clématites du Cotentin"où officient Daniel et Patricia, hôtes comme en rêvent tous les voyageurs. De fil en aiguille, je me suis retrouvée grâce à eux nantie d'une nouvelle batterie externe, et surtout de deux nouveaux amis, François et Charlemagne.

L'histoire aurait pu s'arrêter là. Je n'imaginais pas chez Charlemagne un tel appétit de découvertes, un tel besoin de maintenir le fil. Il m'a accompagnée, encouragée, soutenue tout au long  du parcours. Sans lui, j'aurais bien souvent perdu courage et envie. Ses commentaires flamboyants, sensibles, attentifs, hilarants m'ont maintenu la tête hors de l'eau (de pluie). Il m'a fait comprendre l'importance des rencontres​, de l'amitié entres passionnés de voyages. Il a maintenu le lien entre les "Bas-Normands" et moi, jusqu'à organiser une randonnée commune autour de la Manche pour 2018. Il restera pour moi le symbole inégalé de ce voyage.

Dans les Vosges, la pluie m'a surprise chez François Xavier et Marco, 2 artistes amoureux des animaux, rois légitimes de la maison. Les 3 chiens et 8 chats avaient chacun leur personnalité attachante, ils étaient les véritables enfants, chahuteurs et tendres, rendant au centuple l'amour que leur portaient leurs maîtres. Une belle leçon de vie !

Vive les rencontres ! Vive la vie "on the road" !

samedi 2 septembre 2017

Petit palmarès personnel des lieux traversés


Premier émoi : Douarnenez, pour sa lumière très particulière, même par temps pluvieux, pour son animation, son relief (à pied), son port. C'est là que Valentin a été baptisé par Lauriane.

Les caps Gris-Nez et Blanc-Nez : et pourtant, c'était par une journée de pluie pénétrante. Mais la luminosité laissait voir la mer, les contours de la côte, reliefs et épaulements. J'étais dans la carte Vidal-Lablache de mon enfance.

Les "crêtes ardennaises" : intense jouissance cyclistique de pouvoir monter des côtes avec l'élan de la descente, aidée de quelques coups de pédale bien ajustés. On se sent un vrai champion.

Kaysersberg : encore dans la déception des Vosges, je suis entrée par surprise dans cette petite ville de livre d'images, posée là comme pour me consoler. Elle est presque trop belle pour être vraie.

Et bien sûr, le Doubs et la Petite Montagne du Jura. J'en ai déjà beaucoup parlé, mais il faut le redire : ces paysages sont un enchantement pour les yeux, les oreilles, le nez et les mollets (sans parler de l'âme). Ils m'ont lavée de toutes les souffrances et frustrations du voyage et ont mis à celui-ci un point final parfait.

mercredi 30 août 2017

Des solutions pour vaincre les cols

     J'ai abandonné les Alpes et les Pyrénées à contre-coeur, parce que je sentais que, dans les mêmes conditions que durant la première partie, la douleur dépasserait trop le plaisir. Or, il est important que le voyage reste un plaisir. Et j'avais de très bons souvenirs des petits cols que je franchissais, sans douleur excessive, avec un vélo mi-course, quand j'habitais en Haute-Savoie dans une autre vie.

     En me basant sur l'analyse précédente, je vois 4 améliorations possibles pour adapter le parcours restant à mes capacités :

1. M'entraîner toute l'année avec un vélo d'appartement.

2. Choisir le mois de juin par exemple pour faire le parcours. Facile. Moins de circulation et plus d'hôtels et chambres d'hôtes.

3. Me procurer un vélo course ou mi-course d'occasion, abordable et à ma taille, autour de 9 kg accessoires compris. Possible en me séparant de Valentin.

4. Organiser le portage de mes mini-bagages d'une étape à l'autre (comme le vrai tour de France). Cela suppose de m'acoquiner avec une agence de voyage et de prévoir toutes les étapes et hébergements à l'avance. Plus de travail de préparation, mais moins de soucis pendant le voyage.

     Je suis ouverte à toutes les suggestions que vous pourrez me faire en commentaire ! Vous connaissez peut-être quelqu'un qui veut se séparer de son vélo de course... Ou une amie qui aimerait faire de l'itinérance voiture dans les Alpes ou les Pyrénées en partageant ma chambre d'hôtel ? Ou...


mardi 29 août 2017

Une journée-type

Je suis sûre que ces petites pastilles quotidiennes vous laissaient sur votre faim, en ce qui concerne les détails de la journée d'une cycliste au long cours.

Après un temps d'adaptation, voici à quoi elle ressemblait :

7h15 : réveil au son d'une cascade musicale (qui devient vite énervante).

7h30 : petit-déjeuner pantagruélique et prolongé. Permet l'ouverture des yeux.

8h : rassemblement du paquetage sur le bord du lit : vêtements dans des sacs zippés IKEA (qui ont résisté 2 mois, je les recommande), cartes papier dans un autre sac IKEA, petit matériel électronique dans le casque utilisé comme un panier, trousse de toilette, pochette ventrale autour du ventre, PPC,  etc. On apprend vite à transporter le tout en un seul voyage sans en semer la moitié en route.

8h30 : répartition du paquetage dans les 6 bagages "Bikepacking". Compter une demi-heure ou plus, selon s'il pleut ou non. Remplissage des gourdes. Mise en place de la carte du jour dans sa pochette plastique. Mise en place du téléphone et de la batterie externe dans une pochette plastique.

9h : recherche de l'itinéraire du jour sur Google Maps, mise en place des écouteurs, puis du casque (empêche les écouteurs de tomber dans les rayons, en plus de protéger le cerveau). Pourquoi des écouteurs ? Parce que c'est la seule façon d'entendre les ordres de la dame du GPS dans la circulation.

9h15 : départ. Déterminer où est la direction nord-est par temps pluvieux, ou alors l'avenue du Gal de Gaulle sans plaques de rues. Retourner le GPS dans tous les sens pour lui faire rendre gorge. Partir à droite et comprendre que la dame n'est pas contente. Partir alors à gauche et comprendre que la dame s'apprêtait à vous faire faire un détour d'un km pour vous faire retrouver le bon chemin. Demander son chemin à un piéton.

9h30 : Une fois sur le bon chemin, rouler aussi vite que possible pour rattraper le temps perdu. Par temps sec, jusqu'à midi, par temps humide jusqu'à 11h pour un chocolat chaud aux gouttes aux essences (pour le rhume).

12h : arrêt plat chaud ou sandwich selon les occasions. S'interdire de commander une pression.

13h : reprise du combat. S'il fait très chaud, arrêt Coca pour un sursaut d'énergie.

17h : l'hôtel approche. Redoubler d'attention et vérifier que la dame du GPS n'a pas prévu quelques petits détours supplémentaires au centre ville.

18h : "Votre destination est à 200m sur la droite". Un rêve éveillé ? Non, l'hôtel finit toujours par se concrétiser, avec un petit goût de bière dans la bouche.

18h15 : Valentin est à l'abri dans son garage. Monter dans la chambre, se jeter sur le lit, allumer la télé, regarder n'importe quoi en sirotant.

18h45 : se traîner à la salle de bains, laver la tenue du jour au gel-douche, la mettre à égoutter, se doucher, tordre la petite lessive dans une serviette et l'étendre dans un courant d'air. Mettre la tenue de soirée et les tongs. Mettre en charge la batterie.

19h30 : descendre dîner. Pendant le dîner, étudier l'itinéraire du lendemain à l'aide d'une carte papier et du GPS pour le dénivelé. Vérifier que la carte est bien à l'endroit. Selon le but qu'on pense atteindre, chercher un hôtel ou une chambre d'hôtes. Constater qu'il n'y en a pas. Si la bière a été bonne, décider de rallonger  l'étape, sinon la raccourcir. Réserver la chambre sur Booking
com en vérifiant que vous êtes bien 1 personne et 1 chambre et que c'est bien pour le lendemain. Avec tout ça, il est :

21h00 : Lire les commentaires du blog, se marrer, retrouver goût à la vie, leur répondre. Vos amis attendent la petite narration quotidienne. Il faut remettre tout ça en forme, donner le meilleur de soi-même, faire une peinture où tout est vrai, mais en plus beau, ou plus horrible selon le moral, se requinquer en écrivant, s'écrouler dans le lit sans rêves jusqu'à 7h15...

lundi 28 août 2017

Premier bilan

28 août - Dans le train du retour
Quelle épopée ! J'étais partie pour accomplir un exploit sportif et je reviens avec un parcours inachevé (3200 km au compteur), mais tellement riche !

Le grand point positif de ce voyage aura été un hébergement confortable garanti chaque soir, grâce à Resmed, Alliance Apnées du Sommeil et SAS 40. Incomparable par rapport au camping, quand on considère le poids du matériel et le nombre de jours de pluie que j'ai dû endurer.

Les points à améliorer :

D'abord, je manquais d'entraînement. Vente de maison, vide-maison, déménagement, formalités diverses ne font pas bon ménage avec un entraînement sérieux. J'arrivais à m'entraîner sur une quarantaine de km 2 ou 3 fois par semaine, ce qui n'a rien à voir avec 80 km TOUS LES JOURS.

Ensuite, Valentin était trop lourd dans les côtes. 11 kg tout nu, plus tous les accessoires et bagages, et l'eau : poids estimé 20 kg. C'est beaucoup plus léger que mon précédent vélo avec remorque, mais trop lourd pour un tel défi.

Il était également trop petit pour moi. Un mauvais point pour le vendeur GIANT de Dax, qui a insisté pour me vendre un vélo Femme Small,  alors que la plus grande taille Femme aurait été mieux adaptée. J'avais les genoux dans les bidons, le haut du corps pas assez déployé,  et donc moins de force dans le coup de pédale.

De plus, les nombreuses routes à grande circulation enlèvent tout charme à ce parcours. On se sent traqué, les oreilles brisées menu par ce fracas incessant, qu'on n'imagine pas quand on est bien à l'abri dans une voiture. On n'a qu'une idée : arriver, pour en finir avec cette torture.

Et enfin, la saison des vacances d'été était mal choisie : hôtels complets dans les Vosges, circulation de motos et de voitures incroyable et beaucoup de commerces fermés (cafés, restaurants, alimentation). Tout ça pour avoir finalement un parcours majoritairement pluvieux et froid ! Bon, j'ai quand même échappé à la canicule, ce qui n'est pas négligeable par les temps qui courent...

À bientôt pour la suite des bilans et les idées qui me sont venues pour vaincre les cols !