mardi 29 août 2017

Une journée-type

Je suis sûre que ces petites pastilles quotidiennes vous laissaient sur votre faim, en ce qui concerne les détails de la journée d'une cycliste au long cours.

Après un temps d'adaptation, voici à quoi elle ressemblait :

7h15 : réveil au son d'une cascade musicale (qui devient vite énervante).

7h30 : petit-déjeuner pantagruélique et prolongé. Permet l'ouverture des yeux.

8h : rassemblement du paquetage sur le bord du lit : vêtements dans des sacs zippés IKEA (qui ont résisté 2 mois, je les recommande), cartes papier dans un autre sac IKEA, petit matériel électronique dans le casque utilisé comme un panier, trousse de toilette, pochette ventrale autour du ventre, PPC,  etc. On apprend vite à transporter le tout en un seul voyage sans en semer la moitié en route.

8h30 : répartition du paquetage dans les 6 bagages "Bikepacking". Compter une demi-heure ou plus, selon s'il pleut ou non. Remplissage des gourdes. Mise en place de la carte du jour dans sa pochette plastique. Mise en place du téléphone et de la batterie externe dans une pochette plastique.

9h : recherche de l'itinéraire du jour sur Google Maps, mise en place des écouteurs, puis du casque (empêche les écouteurs de tomber dans les rayons, en plus de protéger le cerveau). Pourquoi des écouteurs ? Parce que c'est la seule façon d'entendre les ordres de la dame du GPS dans la circulation.

9h15 : départ. Déterminer où est la direction nord-est par temps pluvieux, ou alors l'avenue du Gal de Gaulle sans plaques de rues. Retourner le GPS dans tous les sens pour lui faire rendre gorge. Partir à droite et comprendre que la dame n'est pas contente. Partir alors à gauche et comprendre que la dame s'apprêtait à vous faire faire un détour d'un km pour vous faire retrouver le bon chemin. Demander son chemin à un piéton.

9h30 : Une fois sur le bon chemin, rouler aussi vite que possible pour rattraper le temps perdu. Par temps sec, jusqu'à midi, par temps humide jusqu'à 11h pour un chocolat chaud aux gouttes aux essences (pour le rhume).

12h : arrêt plat chaud ou sandwich selon les occasions. S'interdire de commander une pression.

13h : reprise du combat. S'il fait très chaud, arrêt Coca pour un sursaut d'énergie.

17h : l'hôtel approche. Redoubler d'attention et vérifier que la dame du GPS n'a pas prévu quelques petits détours supplémentaires au centre ville.

18h : "Votre destination est à 200m sur la droite". Un rêve éveillé ? Non, l'hôtel finit toujours par se concrétiser, avec un petit goût de bière dans la bouche.

18h15 : Valentin est à l'abri dans son garage. Monter dans la chambre, se jeter sur le lit, allumer la télé, regarder n'importe quoi en sirotant.

18h45 : se traîner à la salle de bains, laver la tenue du jour au gel-douche, la mettre à égoutter, se doucher, tordre la petite lessive dans une serviette et l'étendre dans un courant d'air. Mettre la tenue de soirée et les tongs. Mettre en charge la batterie.

19h30 : descendre dîner. Pendant le dîner, étudier l'itinéraire du lendemain à l'aide d'une carte papier et du GPS pour le dénivelé. Vérifier que la carte est bien à l'endroit. Selon le but qu'on pense atteindre, chercher un hôtel ou une chambre d'hôtes. Constater qu'il n'y en a pas. Si la bière a été bonne, décider de rallonger  l'étape, sinon la raccourcir. Réserver la chambre sur Booking
com en vérifiant que vous êtes bien 1 personne et 1 chambre et que c'est bien pour le lendemain. Avec tout ça, il est :

21h00 : Lire les commentaires du blog, se marrer, retrouver goût à la vie, leur répondre. Vos amis attendent la petite narration quotidienne. Il faut remettre tout ça en forme, donner le meilleur de soi-même, faire une peinture où tout est vrai, mais en plus beau, ou plus horrible selon le moral, se requinquer en écrivant, s'écrouler dans le lit sans rêves jusqu'à 7h15...

4 commentaires:

  1. Eh ben, c'est pire que de rentrer dans les ordres ça !
    Rigueur et organisation, c'est du Danube que vient la Sirène... ah Ya Ya Meerjungfrau der danau !

    Et toute cette fatigue accumulée pendant 60 jours. Chantal, je comprends mieux ton trouble a la fin du parcours.
    Et tu n'as pas parlé des 80 a 100 km jour en plus de tout cela.
    Chapeau bas sublime Sirène.

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  2. J'adore l'euphémisme du mot "trouble" !

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  3. Oui oui
    Trouble
    Langage amoureux : Tu me trouble.
    Menager : chéri tu dois changer l'eau de la sirène car elle est trouble...

    Fin d'année: c'est trouble an...
    Ke fais comme toi Chantal, j'insensibilise le patient avant la piqure. De trouble, on passera au fur et a mesure a quelque chose de plus radical, du genre épuisement, abattement, ...
    Mais si tu commence une relecture maintenant c'est que la cloche a sonné. Le ring (pas les nibelungen), et son nouveau combat se fond jour dans ton esprit. La guérison est proche.

    La sirène des asphaltes est de nouveau en selle.
    Charlemagne

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  4. Changer l'eau de la sirène : voilà que je suis devenue un vulgaire poisson domestique maintenant, quelle déchéance !

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