mardi 18 juillet 2017

Aléas du voyage

16 juillet - Morlaix - Lézardrieux

Je ne vous épargnerai rien de ma vie quotidienne et même intime. Ce matin, à l'heure de sauter dans mon cuissard (rembourré d'une sorte de couche donc), je réalisé avec horreur que le fond est encore humide. L'autre, lavé de la veille, l'est encore plus. Que faire ? Je sais par expérience que rouler une journée avec le postérieur humide donne des boutons pour une semaine (demandez aux bébés).

J'avise mon foulard arachnéen en soie (pour les soirées d'après pluie) et, faisant fi de toutes les convenances, le plie en autant de couches que nécessaire pour être bien isolée (le postérieur préalablement enduit de crème).

Eh bien ça à marché ! Il suffit de remettre en place de temps en temps tout le bazar d'un geste discret et élégant, et le tour est joué.

Lézardrieux et son charmant petit hôtel comme je les aime. La patronne est partie à la plage et rentre à 18 h. Je vais prendre un petit acompte de sommeil au parc en attendant. Une pizza plus tard, je suis prête pour tous les rêves...

PS : ne faites pas attention aux mots soulignés. C'est mon tél qui le fait et je ne peux pas le changer !

lundi 17 juillet 2017

Un tigre dans mon moteur

15 juillet - Le Pont du Chatel - Morlaix

Super forme, on dirait que 15 jours marquent un tournant. Je vais débiter du km.

Sauf que... à St Pol de Léon, que vois-je SUR ma route ? Un Décathlon qui me rend les bras ! Je décide de tenter ma chance et d'offrir un beau cadeau à Valentin pour nos 1000 premiers km. Un jeune gars est là dans son atelier de réparation qui ne demande qu'à nous aider.

Les patins de freins sont morts, les freins tout déréglés. Sous les yeux respectueux des autres clients, nous passons un temps infini à redonner une santé à Valentin. Ses couinements se sont transformés en doux feulements de bonheur. Je roule en Rolls maintenant...

Pendant la pause déjeuner, je réserve comme d'habitude l'hôtel du soir, sauf que... il n'y a plus que des hôtels chers, ou pas sur ma route, ou trop loin. Un samedi 15 juillet, j'aurais dû me méfier. Bref, après une heure de stress, il faut me résigner à dormir à Morlaix, soit une quarantaine de km dans la journée ! J'ai appris ma leçon, je réserverai la veille maintenant...

samedi 15 juillet 2017

2 semaines !

14 juillet - Plougastel-Daoulas - Le Pont du Chatel

Ce matin, j'ai du mal à ouvrir mes quinquets. J'ai les portugaises ensablées. Il me faudra bien 3 cafés pour me rappeler mon nom. Non, non, je ne suis pas allée voir le feu d'artifice de Brest. C'est ma fidèle compagne, la PPC* qui a des fuites parce que j'ai oublié de laver l'embout. Du coup, grosse sensation d'étouffement et grande angoisse qui empêche de se rendormir.

Mais tout cela est vite oublié après quelques dizaines de km. En chemin, je rencontre une sportive sur son vélo de course qui me propose de m'accompagner sur une partie compliquée de l'itinéraire. Elle paraît 70 ans et elle en a 82 ! Elle est veuve depuis un an et essaie d'oublier ses 65 ans de mariage en faisant du vélo. Elle me laisse loin derrière dans les montées, j'ahane et transpire pendant qu'elle grimpe sans aucun effort. Bravo l'aînée !

Le soir, j'arrive dans mon petit hôtel de village. C'est un rêve après tout le fracas de la journée. Au bord d'une petite route tranquille que baigne une rivière au soleil couchant, une vraie carte postale. Comme c'est bon ! L'hôtel a été rénové avec goût et mesure. Dans la salle à manger, pas de BFMTV, juste de la musique bien choisie. La patronne se passionne pour mon périple et n'arrête pas de me poser des questions entre 2 clients. C'est tout le contraire des IBIS et autres B&B Hôtels sans âme. Contacts humains, rencontres chaleureuses dont on se souviendra toujours...

Je vais passer une super nuit !

* Machine à pression positive continue pour les années du sommeil

vendredi 14 juillet 2017

Rouler sans penser à rien

13 juillet - Douarnenez - Plougastel-Daoulas

Une journée sans événement particulier, le cerveau vide. Aors, quand j'arrive à Plougastel-Daoulas, une chanson idiote de mon enfance vient squatter mon esprit en jachère :

"Au Grrrand Casino de Plougastel,
Nous écoutions les mousiciens,
Et la chanteuse brrrésilienne,
Lili Crrrécelle !

Tu te souviens, Thierry*, comme on était bêtes, et comme c'était bon ?

Voilà, j'ai bien régressé durant ce voyage, et ça fait du bien !

* Mon frère jumeau

jeudi 13 juillet 2017

Vacances à Douarnenez

12 juillet - Douarnenez

Au programme : dormir, prendre un café, redormir, trouver un réparateur vélo pour mon compagnon qui souffre, redormir, partir à l'autre bout de la ville à la recherche du réparateur, apprendre que son adresse est un squat et qu'il vaudrait mieux ne pas me pointer là-bas.

Pfff... ! Les 3/4 de la journée sont passés ! Pas d'excursion à Belle-Ile donc, comme suggéré par Noémie, on va plutôt chercher le premier MBK sur ma route.  Celui-ci m'accueille sans enthousiasme, me vérifie rapidement les freins avant, donne un coup de gonflette et bye bye. Tout ça pour ça !

Heureusement, j'ai rendez-vous avec Lauriane, une jeune Warmshower* reçue à Léon il y quelques années. Elle est venue avec son bouledogue français, un chien qui PARLE quand on le caresse ! Son compagnon Serge, un cycliste pur et dur, nous rejoint et nous voilà à comparer nos vélos et nos projets de voyages. Le tour de France les tente bien. Je pourrai leur donner plein de conseils.

Par ailleurs, avec Lauriane, nous avons toujours sur le feu un projet de tour d'Irlande à vélo, encore un truc de fou avec montées et descentes à perpète. Ah, comme c'est bon d'échanger avec des amis entre 2 bières (bretonnes) !

Lauriane, admirative de mon entreprise solitaire, à décidé d'appeler mon vélo "Valentin" pour favoriser les rencontres ! Le sort en est jeté !

* Réseau d'accueil entre cyclistes

mercredi 12 juillet 2017

A chaque jour suffit sa peine

11 juillet - Concarneau - Douarnenez

La chaleur est moins forte. Je trouve mon chemin facilement. Il ne pleut pas encore. Les côtes sont moins inhumaines. Yeah ! La journée s'annonce bien !

À midi, je jette mon dévolu sur un "Hôtel-Restaurant des Voyageurs" dans un quartier tranquille d'une petite ville imprononçable. Le genre qu'on ne rencontre plus depuis au moins 30 ans.

On y trouve des salles à manger différentes selon la catégorie de clients : ouvriers ou non. Dans la mienne, les tables sont recouvertes de nappes damassées roses du plus bel effet. Bouquet de fleurs fraîches sur chaque table, jeune serveuse souriante en uniforme et ballerines.

Ils ont dû bien regretter d'avoir fait tous ces frais pour moi, vu ma commande poisson/frites et ma coiffure de "chienne à Jacques" (expression québécoise) au sortir du casque vélo ! D'ailleurs, j'ai appris par la suite que j'aurais pu choisir la salle du peuple et avoir un menu ouvrier plus approprié au trou béant de mon estomac...

Pendant le déjeuner, la pluie m'a retrouvée. J'enfile tout mon harnachement et je file tête baissée vers Douarnenez. On a beau faire, la pluie s'infiltre en une heure par tous les pores  de la veste. J'arrive trempée et glacée à destination, pour découvrir stupéfaite que l'appartement réservé pour 40 euros coûte en fait 80 euros avec les frais de ménage (écrit en toutes petites lettres après validation de la réservation) ! Bon, on a transigé à 70 après moult discussions, mais quand même, je n'aime pas le procédé.

L'appartement est sous les toits, rénové "design", avec une vue splendide sur le port. Les mouettes n'arrêtent pas de venir voir ce que je fais par les fenêtres. Je décide donc de prendre une journée de repos dans cette ville qui m'appelle à grands cris (de mouettes). J'en profiterai pour faire réviser le vélo qui s'est mis à couiner sa douleur sous la pluie. Et aussi pour rattraper mon retard et répondre à tous vos messages. Je vais faire du TOURISME !

En attendant, je vais me coucher sans dîner tellement je suis fatiguée...

L'enfer sur terre

10 juillet - Landevant - Concarneau

On m'avait bien parlé du relief breton, mais là, j'ai compris ma douleur ! Une succession ininterrompue de côtes et de descentes raides, pas un seul kilomètre plat, même dans les villes, pour vous remettre les jambes en place. Et le vent d'ouest de face, en plus. J'avais juste envie de m'asseoir sur le bas-côté et de pleurer. C'est la pire étape jusqu'à maintenant. J'ai vraiment décoiffé la girafe  aujourd'hui. Le temps est devenu gris et frais. On annonce la pluie pour demain.

Allez, une petite Pataterie pour se remettre le cœur à l'endroit ? C'est ma première incursion dans ce genre de restaurant de zone commerciale. Et ma foi, ces plats bien roboratifs à base de pommes de terre, de charcuterie et de fromage, accompagnés d'un petit verre de vin, sont parfaits dans ces situations extrêmes.

Ce tour de France "cyclotouristique" vous pousse en réalité à éviter les centre-ville pour gagner du temps et trouver à coup sûr un hôtel bon marché. Je n'ai pas vu Pont l'Abbé ni Concarneau, mais j'ai bien aimé Pont Aven, qui mérite sa réputation.