1er août - Carvin - Jolimetz
Une longue étape, alors je fonce de toutes mes gambettes musclées. Tout roule, j'ai fait 40 km à la mi-journée. À un carrefour pas clair, j'avise une dame un peu branlante qui me lance tout sourires : c'est en quel honneur, cette élégance ? Elle parle de mon casque à pois, qui fait toujours son petit effet.
Nous partons bras dessus bras dessous vers la pizzeria, qui est en fait juste un camion et elle me raconte sa vie. Elle a élevé une douzaine d'enfants en famille d'accueil, dont un depuis l'âge d'une semaine, elle a eu un accident et maintenant elle a un cancer. Elle a les larmes aux yeux, alors je la serre dans mes bras. Arrive son quasi fils, un grand gaillard de 18 ans, qui ne la regarde même pas et commande une pizza. Elle me regarde d'un air désolé. C'est poignant.
Le camion ne fait pas mon affaire. Il faut que je me pose. Dans une vraie pizzeria, je fais tamponner mon carnet et m'attire un flot de questions passionnées des clients, je dois tout expliquer de À à Z et mange ma pizza froide. Mais quel bonheur d'échanger !
Dans l'après-midi, je roule sur une piste cyclable dans un rond-point, quand mon GPS m'ordonne de tourner à gauche. À cet endroit, ce n'est pas possible. Bah ! Je tournerai plus tard... Grand silence fâché du GPS et je me retrouve un peu plus tard... sur une autoroute ! Par bonheur, il y a une petite sortie très confidentielle 500 m plus loin. Je m'échappe sous les huées des automobilistes.
C'est le début d'une longue saga de traversées de forêts, de chemins de caillasses dans les champs, de routes pavées, d'un petit tunnel haut comme mon casque et large comme Valentin, mais surtout la traversée de Valenciennes, dont je peux me vanter maintenant de connaître toutes les banlieues. Le GPS exige que je passe une passerelle, or personne ne connaît de passerelle dans le coin. Normal, il n'y en a pas. C'est une route normale qui passe au-dessus de l'autoroute. Il fallait juste le savoir.
La journée se termine dans une chambre d'hôtes aussi insipide que les autres (à part quelques exceptions déjà célébrées). Bien pratiques en rase campagne, et moins chères que les hôtels, mais on n'a aucun échange avec les clients, qui viennent consommer du tourisme bon marché, ni avec les hôtes, bien trop occupés à encaisser la monnaie.
Je m'endors devant la télé sans avoir pu parler avec quiconque...
Chantal je compatis doublement au péripéties de cette journée :
RépondreSupprimerPremièrement je suis nul de chez nul en matière d'orientation: si en venant je tourne à droite, en repartant je tourne à... droite. Si la personne me fait de grands signes "nigaud tu te trompes de chemin". je prend cela pour des au revoirs...
Secondo :
Je ne sais jamais engager la conversation avec un une inconnu(e).
Nj'ai toujours peur d'importuner.
Donc avec un touriste comme moi, Chantal, télé et dodo.
Oui, le manque de sens de l'orientation est un gros handicap en voyage, mais d'un autre côté, il oblige à entrer en contact avec des inconnus ! Qui sont tout contents d'avoir un prétexte pour papoter...
SupprimerDur dur la vie d'aventuriere à vélo ! A éviter l'autoroute c'est mieux et surtout ne te fie pas trop au GPS ! 😂 🚲
RépondreSupprimer... surtout quand il ne te dit pas de rebrousser chemin !
SupprimerPas top l'ambiance de ce premier jour d'août, plutôt frustrant à l'arrivée, mais à chaque jour suffit sa peine avec son lot de kilomètres avalés et s'il faut choisir entre la chaleur humaine et celle d'une pizza alors tant pis pour les papilles ...
RépondreSupprimerPizza "Amandinoise" avec pommes de terre, fromage, oignons, et une emu pétillante de Sr Amand les Eaux. Délicieux...
RépondreSupprimerAh... En effet c'est certainement mieux de la déguster à bonne température !
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